«Quand les hommes ne peuvent changer les choses, ils changent les mots» (Jean Jaurès)
Une nouvelle étude scientifique montre que l'ADN de plantes alimentaires peut passer la paroi intestinale et se retrouver dans notre sang. Avec la question en suspens : cet ADN étranger peut-il modifier notre physiologie ? Dans une étude publiée dans la revue « Public Library of Science », une équipe de chercheurs hongrois a analysé 1000 échantillons de sang humain provenant de quatre études indépendantes. Résultat : contrairement à ce que l'on peut penser, la digestion ne dégrade pas totalement les aliments avant que le corps les absorbe. De très nombreux fragments d'ADN étranger (qu'on appelle « cell free ADN » - cfADN), assez grands pour contenir des gènes complets, arrivent ainsi à se frayer un chemin jusqu'au sang. Dans l'un des échantillons de sang analysé, la concentration de cfADN de la plante ingérée était même supérieure à celle du du cfADN humain. En 2011 déjà, une équipe chinoise était parvenue à la même conclusion, avec cette précision : une fois ingérés, les micro-ARN* issus de l'alimentation peuvent se lier aux micro-ARN endogènes de l'organisme et modifier son fonctionnement biochimique en inhibant certains gènes chromosomiques (hépatiques notamment, se soldant par une augmentation du taux de cholestérol de l'hôte). En clair : notre alimentation modifie en profondeur notre fonctionnement physiologique. Si cela venait à être vérifié, il s'agirait d'un nouveau développement scientifique capital : (*Micro-ARN : petites séquences génétiques d'ADN qui se promènent en liberté dans l'organisme, au contraire de l'ADN des chromosomes qui restent sagement cloitrés dans le noyau des cellules.) (Article publié sur le site "Les mots ont un sens")
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