«Quand les hommes ne peuvent changer les choses, ils changent les mots» (Jean Jaurès)
Jean-François Copé l'a lâché. On ne saurait faire plus clair. Devant la volonté affichée des opérateurs de téléphonie mobile d'augmenter leurs tarifs pour supporter la nouvelle "taxe télé", Copé menace : "Ils ne toucheront pas à leurs tarifs, sinon on ouvrira une quatrième licence. Ca va les calmer très vite !". La concurrence, un pilier incontournable du Capitalisme ? Non, un simple moyen de pression politique... La concurrence est censée être un des piliers du capitalisme. Sans concurrence, les prix ne sont plus libres, et lorsque cette absence de concurrence intervient sur un marché dérégulé, alors le consommateur en est de sa poche. C'est notamment ce qu'il s'est passé entre 1997 et 2003 sur le marché... de la téléphonie mobile. En février 2002, UFC-Que Choisir dénonce des pratiques d'ententes illicites entre les trois opérateurs. En novembre 2005, au terme d'une enquête de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), le Conseil de la Concurrence inflige une amende de 534 millions d'euros aux trois opérateurs Orange, SFR et Bouygues Telecom. Bizarrement, alors que les associations de défense des consommateurs demandent très régulièrement l'ouverture du marché à un quatrième opérateur, l'Etat a récemment, et au tout dernier moment, retiré son appel offre. Le quatrième opérateur attendra encore un peu. Et la concurrence aussi. Aux adeptes des complots et du déni de concurrence "libre et non faussée", l'Etat a répondu que des critères techniques l'empêchaient d'aller jusqu'au bout de la procédure, Free souhaitait en effet payer en plusieurs fois. Point final. Mais Jean-François Copé n'est pas de cet avis, semble-t-il. A peine rendu son rapport sur "l'avenir de la télévision publique", mercredi 25 juin, il réunissait son fan club "Génération France" à l'Hôtel Concorde-Lafayette pour une soirée thématique intitulée : "Médias, dans les coulisses d'une révolution". Répondant aux critiques sur le financement, notamment les taxes sur les opérateurs télécoms, Copé se lâche : "à mon avis, ils ne toucheront pas à leurs tarifs, sinon on ouvrira une quatrième licence. Ca va les calmer très vite !". Voilà... pour Copé, alias JFC, la concurrence n'est plus une règle incontournable de notre système capitalistique, ce n'est plus un moyen de protéger le consommateur. C'est un moyen de pression politique ! Ce qui n'a pas été possible au nom du libéralisme, malgré le soutien de l'Union Européenne, ce qui n'a pas été possible au nom de la protection du consommateur, malgré le soutien de toutes les associations de défense des consommateurs, cela devient possible au nom de la stratégie politique. Il fallait le dire... c'est fait ! (Article publié sur le site "Les mots ont un sens")
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merci
Ca fait plaisir de lire des articles sur ce ton.
Scandaleux ! Quand j'ai lu
Scandaleux !
Quand j'ai lu ça dans un petit article des Echos, je croyais être le seul à l'avoir relevé.
Heureusement non !
Les mots ont un sens !
chemises roses et éthanol : Marie-chantale
Bioéthanol – ce qu’il coûte et ce qu’il donne
Il faut un peu plus d’un litre d’équivalent pétrole pour produire un litre de bioéthanol.
Ces chiffres s’entendent depuis les labours jusqu’à la dernière distillation.
Il faut un 1,600 litre d’éthanol pour fournir la même quantité d’énergie qu’un litre d’équivalent pétrole.
Où est la bonne affaire ?
Ce n’est pas parce que le monde entier déraisonne qu’on doit refuser tout effort de réflexion, quelle que soit la position sociale ou politique.