Dans une «République exemplaire», chacun se doit d’être exemplaire, à l’image de son président et de son entourage. A cet effet, «Les mots ont un sens» met à votre disposition un petit lexique des mots qui vous rendront «exemplaires» et des mots à éviter absolument.
Lexique des termes et expressions autorisés
«Salope» : terme autorisé, si besoin moyennant excuse. A été utilisé par Devedjian à l’encontre d’Anne-Marie Comparini. Réponse de Nicolas Sarkozy à un journaliste qui lui demandait s’il y aura des sanctions : «Il s’est excusé. L’incident est clos».
«Tocard» : terme autorisé, voire conseillé. A été utilisé par Françoise de Panafieu à l’encontre de Bertrand Delanoë. Si on vous demande de vous excuser, répondez simplement «C’est une insulte, tocard ? (…) Honnêtement, c’est plutôt sympa». Ça passe.
«Va te faire foutre, pétasse» : expression à priori autorisée mais soumise à caution. Utilisée par Jacques Peyrat, candidat divers droite aux municipales de Nice, non homologué par la famille Sarkozy. De plus, la date d’enregistrement de la vidéo n’est pas connue avec exactitude et pourrait donc être antérieure à l’entrée en vigueur de la «République exemplaire». Sauf si rétroactivité, bien sûr…
«Charognard» : Terme autorisé. Utilisé par Rama Yade envers la caste sauvage des journalistes qui s’en prennent à Nicolas Sarkozy. Ne pas oublier toutefois que ça peut se retourner contre vous, un charognard se nourrissant, par définition, de cadavres d’animaux morts…
«Casse-toi, pauvre con» : Terme autorisé et vivement conseillé. Sorti tout droit de la bouche de Nicolas Sarkozy au Salon de l’Agriculture. Et maintes fois défendu par les instances dirigeantes de notre «République exemplaire».
Lexique des termes et expressions absolument prohibés
«Retourne en Chine, espèce de Hongrois !». Cette invective, quoique teintée d’humour, vous en coutera au minimum un mois ferme. Utilisé le 31 janvier 2004, au forum des Halles à Paris par un manifestant ne goûtant guère la politique de Nicolas Sarkozy.
«Va niquer ta mère !». Même traitement. Formulation testée le 9 février 2005, à Strasbourg par un badaud téméraire.
«Je (te) nique le fils de pute !». Quatre mois de prison ferme. A éviter ! Testé le 1er novembre 2006, à Aubagne.
«Voilà donc Vichy qui revient. Pétain a donc oublié ses chiens». A oublier… 800 euros d’amende pour celui qui avait écrit cette phrase dans un courriel, par définition privée.
«Touche-moi, pas. Tu me salis». L’invective est admise, mais elle appellera en retour quelque remontrance peu ragoutante.
Evitez aussi d’autres attitudes inconvenantes comme le jet de yaourt sur une voiture officielle, d’autant plus si Nicolas Sarkozy est dedans. Cela pourra vous en couter quatre mois de prison avec sursis, comme a pu s’en rendre compte un militant anti-voiture et pro-produits laitiers en Avril 2005.
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Attention ! Ces condamnations ont été «calculées» en fonction de la personne qui a subi l’outrage, c’est à dire Nicolas-Sarkozy-Ministre-de-l’Intérieur. Nous n’avons pas encore d’élément nous permettant de projeter l’effet d’une de ces formulations émise à l’encontre d’un président exemplaire d’une république exemplaire. Il semblerait toutefois, paradoxalement, que les risques soient moins élevés. Le seul cas que nous avons pu recenser ayant été le fameux «enculé!» lancé à la cantonade par un pêcheur au Guilvinec, qui est resté sans suite. De là à conclure qu’il est autorisé, je ne m’y risquerai pas !
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