Christine Boutin : une "bombe atomique" passible de prison ?  - Christine Boutin Élections Nicolas Sarkozy Politique
| 23/12/2011

Christine Boutin : une "bombe atomique" passible de prison ?

Image d’illustration © 704417|Pixabay|CC0 or Pixabay

Une « bombe atomique »… qui ressemble méchamment à un chantage et qui pourrait révéler une non-dénonciation de délits par une fonctionnaire : Le chemin (de croix) de notre défenseure nationale de l’honnêteté intellectuelle est plutôt étroit… et fort peu catholique.

Sévèrement urnée, Christine Boutin…

Une presque-candidate à l’élection présidentielle et ancienne ministre-députée-maire-présidente de conseil général (…) annonce qu’elle est prête à balancer une « bombe atomique » (voir ici ou ) si elle n’obtient pas ses signatures. De manière fort cavalière, notre Chevalière de la Légion d’Honneur (décorée par le chef de l’Etat en janvier 2011) menace ainsi Nicolas Sarkozy qui, selon elle, bloque sa candidature. Et personne ne bronche.

Elle n’est pas belle notre démocratie ?

Imaginons un instant que Dâme Boutin obtienne ce qu’elle veut ; on la verra alors pendant 6 mois se pavaner devant les caméras, le sourire aux lèvres, pour convaincre le bon peuple qu’elle sera une présidente super-géniale, tandis qu’elle conservera jalousement un secret susceptible de faire exploser notre belle République… Et tout cela en affichant, en gros, en gras et en première page de son site Internet : « Il y a certaines choses qui ne s’achètent pas ». Le silence, par exemple ? Ça ne s’invente pas…

Et la loi dans tout ça ?

Article 40, alinéa 2, du Code de procédure pénale :

« Toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l’exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d’un crime ou d’un délit est tenu d’en donner avis sans délai au procureur de la République et de transmettre à ce magistrat tous les renseignements, procès-verbaux et actes qui y sont relatifs ».

Or, de mai 2007 à juin 2009, Christine Boutin fut ministre du Logement. De 1986 à 2007, elle fut députée des Yvelines, sans compter ses différents mandats municipaux (de 1977 à 2001) et départementaux (de 1982 jusqu’en juillet 2009). En décembre 2009, elle accepte une mission sur « les conséquences sociales de la mondialisation », et en avril 2010, elle devient dans la foulée collaboratrice de cabinet du ministre du Travail Éric Woerth. Bref, difficile de trouver une période pendant laquelle elle ne fut pas « officier public »… A moins que la « bombe nucléaire » ne concerne ni un délit ni un crime. Auquel cas, on s’en fout… quoi que du coup, on tomberait tout de même sous le coup de la législation sur le chantage.

Article 312-10 du Code pénal (modifié) :

« Le chantage est le fait d’obtenir, en menaçant de révéler ou d’imputer des faits de nature à porter atteinte à l’honneur ou à la considération, soit une signature, un engagement ou une renonciation, soit la révélation d’un secret, soit la remise de fonds, de valeurs ou d’un bien quelconque. Le chantage est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 75000 euros d’amende ».

Dans une République normale, un procureur s’autosaisirait de l’affaire et règlerait la question en deux coups de cuillère à pot (de vin). Mais nous vivons dans une République irréprochable…