 
    Jeremy Corbyn a été élu à la tête du Labour, le parti de « gôche » britiche. Ils sont fous de rage, ils ne décolèrent pas… Qui donc ? Les « commentateurs », les « éditorialistes », les « journalistes »… qui sont au bord de l’apoplexie.
L’élection de Jeremy Corbyn à la tête du Labour a fait couler beaucoup d’encre. Difficile d’en rajouter. Quoi que… à la lecture d’un article de Matthieu Croissandeau, journaliste de renom aujourd’hui directeur du Nouvel Observateur, canard de gôche par excellence, une petite explication de texte s’impose.
Commençons par le début :
« Sitôt désigné, sitôt enterré ? C’est le curieux sort que les commentateurs politiques ou médiatiques semblent réserver au nouveau leader de la gauche anglaise, Jeremy Corbyn. » nous explique Croissandeau.
« Curieux », « curieux »… ces commentateurs politiques qui se citent les uns les autres comme principal argument. Mais attention, ce n’était qu’une introduction, destinée à donner un peu plus de poids à son discours, car les vrais raisons de sa colère arrivent :
M. Croissandeau s’avoue un tantinet « désarçonné ». Pourquoi ? Because… ce « député radical [était] jusqu’alors marginal dans son propre camp » et que « cet hurluberlu milite pour une renationalisation du transport ferroviaire et de l’énergie, réclame des hausses d’impôts pour les riches, s’interroge sur le maintien du Royaume-Uni dans l’Otan, prône un désengagement unilatéral du nucléaire, on frôle la syncope. »
Hé oui, Jeremy Corbyn ne serait qu’un hurluberlu trotskiste nageant en plein délire ! Et qu’importe si les privatisations des transports ferroviaires et de l’énergie sont un échec cuisant, comme l’admettent même les libéraux travaillistes, dont beaucoup sont aussi favorables à une renationalisation, comme une écrasante majorité de britanniques (voir ici, ici, ici ou là). Une hausse d’impôts pour les riches ? Non… un véritable scandale ! Quant au désengagement du nucléaire… comme en Allemagne ? Un sacrilège ! Effrayé par ce retour en fanfare du trotkisme en Europe, l’Obs « frôle la syncope »… Beau comme l’antique. A ce sujet, quelqu’un se rappelle d’une tribune incendiaire de Mister Croissandeau lorsque le Royaume-Uni a partiellement renationalisé ses banques en 2008 ?
« Corbyn n’est pas un perdreau de l’année, c’est vrai. Ses promesses lorgnent davantage le passé que l’avenir, c’est vrai aussi. »
Une jolie formule rhétorique permettant à l’auteur de faire croire qu’il se contente de confirmer ce que tout le monde sait déjà.
« Il est le révélateur d’une gauche européenne qui se cherche et ne comprend plus. »
C’est donc cela, la gôche est totalement perdue, elle ne pige plus rien, la pôvre…
Et notre courageux éditorialiste de dégaîner l’explication ultime : « Dans les plus vieilles démocraties du monde, en Europe comme aux Etats-Unis, les électeurs en ont assez des favoris qu’on leur impose. Ils cherchent à prendre la tangente, à « faire turbuler le système », comme disait autrefois Jean-Pierre Chevènement. »
Pas faux, mais une citation de Lénine aurait été d’un meilleur effet, cher Matthieu Croissandeau.
Le journalisme (de gôche) est (en train de devenir) un sport de combat (politique) !
