 
    La machine s’enraye. Les premières aides publiques sont dilapidées et les Etats-Unis s’enfoncent dans l’inconnu. Le chômage augmente, la récession s’installe, la déflation pointe, la pauvreté mondiale explose et devant la démission des Pays du Nord, la famine pour la prochaine saison agricole s’annonce sévère. Que du bonheur…
Plans de sauvetage peu efficaces
Le gouvernement américain a revu son plan Paulson, admettant qu’il ne suffirait pas : oubliées les reprises d’actifs pourris, c’est maintenant un rachat des banques, pur et simple, qui est prévu, afin de pouvoir relancer les prêts aux entreprises. Car des pans entiers de l’économie sont menacés, l’automobile en particulier. Et sans aide directe de l’Etat, notamment par l’intermédiaire de crédits bancaires, le secteur courre à la catastrophe. General Motors, le monstre américain, a déjà annoncé une situation de quasi-faillite, et Chrysler a demandé solennellement, devant le Sénat, un « soutien financier immédiat« . Le gouvernement US aurait aussi demandé une aide de 290 milliards de dollars aux pays du Golfe. Pas vraiment rassurant…
La Chine souffre aussi, qui voit ses entreprises fermer par milliers. Elle a annoncé un plan de relance de 461 milliards de dollars. En France, les premiers effets concrets de la crise se font ressentir. Chômage, hausse de la pauvreté, doublement du nombre de loyers impayés en quelques mois, et 500 000 foyers qui se retrouvent potentiellement expulsables. La Banque de France constate que malgré les promesses, les banques qui bénéficient d’aides de l’Etat réduisent drastiquement leurs prêts aux entreprises. Le MEDEF évoque même une forme de « maltraitance » économique. Conséquence ? On leur a demandé de promettre à nouveau, mais vraiment, cette fois-ci. Pas pour de rire. Un ange passe…
Pauvreté et famines généralisées à redouter
Dans le monde, on se rend compte que les Etats les plus faibles souffrent… il fallait bien une crise mondiale pour en arriver là ! La Banque Mondiale a annoncé son intention de tripler ses prêts aux pays en voie de développement. Mais on craint le pire quand le Programme d’Aide Alimentaire (PAM) réduit ses aides d’urgence, notamment au Zimbabwe : « Il n’y a actuellement pas de vivres disponibles à distribuer en janvier et février (2009), au moment où la situation sera la plus critique » a annoncé l’organisation. Louis Michel, le commissaire européen au Développement, recherche depuis plus de six mois, un « petit » milliard d’euros. Toute l’Europe a dit « Oui », mais les choses trainent et tous les prétextes sont bons pour retarder la signature des chèques. Du coup, la saison agricole 2008-2009 des pays du tiers-monde est en partie sacrifiée, faisant redouter une famine des plus graves. Mais un milliard d’euros a été économisé, c’est bien ça, l’important… en temps de crise.
L’important, aussi, c’est que les participants au sommet du G20 de ce week-end se congratulent. Ils se disent « contents » et « rassurés » par leurs prouesses. C’est toujours ça de pris, parce que pour le reste… The show must go on !
