Des sans-papiers qui construisent leur prison au service de l'Etat  - Mesnil-Amelot Prison Sans-papiers
| 11/08/2008

Des sans-papiers qui construisent leur prison au service de l'Etat

Image d’illustration © 704417|Pixabay|CC0 or Pixabay

Trois travailleurs sans-papiers ont été arrêtés au Mesnil-Amelot, sur le chantier de construction du nouveau centre de rétention. Ils travaillaient au service d’un sous-traitant, client de l’Etat. Selon le ministère de la Défense, qui ne constate aucun dysfonctionnement, « le site fait l’objet de contrôles très sérieux« . Expulsez, il n’y a rien à voir…

Ironie du sort, le sans-papier construit sa propre prison, qu’on appellera plus poétiquement « centre de rétention administrative ». Selon le Parisien qui dévoile cette affaire, lundi 4 aout, deux travailleurs turcs ont été arrêtés suite à un contrôle, un troisième s’est enfui. Jeudi, un africain a également été arrêté puis libéré avec arrêt de reconduite à la frontière. Aucune procédure ne semble avoir été lancée contre les entreprises présentes sur place.

« Contrôles très sérieux »

Le secrétariat général pour l’administration de la Défense, qui a passé le marché public pour l’extension du CRA du Mesnil-Amelot, déclare que « le site fait l’objet de contrôles très sérieux quant à l’entrée et la sortie des ouvriers« . Ajoutant que les sans-papiers interpellés « ont dû être repérés très rapidement, peut-être même avant qu’ils tentent de s’introduire sur les lieux« . Coup de froid sur le ministère, puisque l’un des hommes a déclaré travailler sur ce site depuis deux semaines… Des « contrôles très sérieux« , mais pas vraiment efficaces !

L’histoire se répète

En juin 2007, deux sans-papiers avaient déjà été interpellés sur le chantier de rénovation de la résidence présidentielle de La Lanterne, à Versailles. Lieu particulièrement apprécié par notre Président.

Décidément, de la résidence présidentielle au centre de rétention, en passant par le fast food ou le restaurant huppé, les sans-papiers sont partout… Décriés, hués, laissés pour compte, force est de constater que ceux les pointent du doigt le week-end ne les haïssent pas tant que ça la semaine. Vivement le travail le dimanche !

 

(Sources : Le Parisien, Libération, Libération)