Les mots ont un sensDu côté des sans-papiers, les affaires suivent leur cours…
Les arrestations de sans-papiers dans les préfectures s’intensifient. Des violences dans les centres de rétention. Des bébés sous les verrous. Quelques morts lors de tentatives d’arrestations. La routine…
Hortefeux, Sarkozy, la course aux chiffres à tout prix, au mépris de toute considération humaine, au mépris de la morale… Voici une toute petite liste malheureusement très loin d’être exhaustive, élaborée en quelques minutes de recherche Internet. Le mot clé ? La « routine ».
La France ou la vie
Vendredi, un malien de 29 ans, en situation irrégulière selon la police, s’est jeté dans la Marne pour échapper à un contrôle d’identité à Joinville-le-Pont (Val-de-Marne). Il est mort des suites d’un arrêt cardiaque.
John Maïna, kenyan âgé d’à peine 20 ans, s’est suicidé le vendredi 15 février 2008 suite au rejet de sa demande d’asile et de son titre de séjour. Habitant Meudon, très sportif et très bien intégré, ses amis, son club d’athlétisme du 18ème arrondissement de Paris ont dénoncé et manifesté en sa mémoire.
Reda Semoudi, algérien sans papier âgé de 31 ans, est mort mardi 8 janvier après une chute du neuvième étage pendant une perquisition de la police, alors qu’il était en garde à vue. Il avait la charge des deux filles de sa compagne, qui elle même est enceinte de cinq mois.
La course aux chiffres qui brise des vies
Bemenga Bekay et son fils Mickaël, âgé de 16 mois, ont été enfermés dans le centre de rétention de Rennes, le 11 février, et pendant 2 semaines.
Abdelkrim Fodli, Français pendant 50 ans, la France lui retire sa nationalité. Il faut le lire pour le croire !
Elisabeth, ressortissante béninoise qui était en règle, mariée à un Français a eu le malheur de perdre son mari il y a 6 mois. « Rupture de communauté de vie », selon la préfecture. Expulsion à venir.
L’arrestation en préfecture devient sport national
A Nanterre, à Bobigny, on guette le sans-papiers, on attend qu’il se présente pour faire sa demande de carte de séjour, ou toute autre démarche administrative. Des fois même, on le convoque en le laissant miroiter une régularisation. Puis on lui prend son passeport, on l’amène dans une salle à l’écart, pour éviter le scandale. Et on referme le filet. Tactique rôdée, mise en oeuvre efficace, tout baigne…
Les juges eux-mêmes commencent à déprimer…
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