Etats-Unis : 30 milliards de dollars de bonus pour... trois banques. Champagne !  - Banques États-Unis
| 09/11/2009

Etats-Unis : 30 milliards de dollars de bonus pour… trois banques. Champagne !

Image d’illustration © 704417|Pixabay|CC0 or Pixabay

En 2009, un an après leur sauvetage de dernière minute, les trois banques new-yorkaises Morgan Stanley, Goldman Sachs et JP Morgan Chase distribueront près de 30 milliards de dollars de bonus à leurs salariés… Un record absolu !

Aux Etats-Unis, on ne fait pas dans le demi-mesure. Selon Bloomberg, les survivants de la pire crise financière depuis la Grande Dépression sont en bonne santé, c’est le moins qu’on puisse dire. En 2009, les trois plus grandes banques d’investissement Morgan Stanley, Goldman Sachs et JP Morgan Chase distribueront 29,7 milliards de dollars à leurs employés les plus efficaces, à savoir les traders et gestionnaires de fonds. +60% par rapport à 2008, et 11% de mieux qu’en 2007, qui constituait déjà un record. Le pactole sera réparti entre les 119.000 salariés, à hauteur de 250.400 dollars par tête de pipe (en moyenne), soit presque cinq fois le revenu médian des ménages américains (50 303 $ en 2008).

Une orgie de biftons… régulée, bien sûr !

Les bonus, d’accord, mais il ne faudrait pas oublier les rémunérations : les trois banques vont en outre provisionner 49,5 milliards pour l’ensemble de leurs employés, contre 31 milliards en 2008 et 44,7 milliards en 2007. On n’arrête plus le progrès ! Le pire, c’est peut-être bien que ces établissements colleront sans aucun doute aux nouveaux principes de régulation du risque édictés lors du dernier G20 : Morgan Stanley versera une grosse partie de ses bonus sous forme d’actions (plutôt qu’en cash) et JP Morgan ainsi que la plupart des autres banques (y compris en France) ont déjà commencé à intégrer les montants des bonus dans le salaire fixe. Ça sera moins visible…

« Régulation du risque » ? Il faut le dire vite, car aux dernières nouvelles, cette soudaine poussée d’adrénaline est simplement due au regain d’activité des marchés spéculatifs. Et sur le front de la moralisation du capitalisme, on innove : Goldman Sachs envisage de créer un fonds caritatif, le montant du don sera annoncé à la fin de l’année, quand le montant des primes aura été définitivement scellé.

Un petit coup de balai, une petite pièce au pauvre du coin, et ça repart… Et dire que les banquiers de la City se limitent à 6,6 milliards d‘euros, petits joueurs !

Mise à jour 22h : Qui a dit « Je ne suis qu’un banquier faisant le travail de Dieu » Heinh, qui ? Réponse ici.