Les mots ont un sensGDF fixera ses tarifs (enfin presque)
C’est nouveau ça vient de sortir. Pour une entreprise qui ne devait pas être privatisée (promis-juré-craché), ça fait tache.
GDF privatisée, les tarifs du gaz restaient réglementés. Ils le seront toujours, théoriquement. Mais l’affaire commence à sentir le gaz. A l’occasion de la négociation du nouveau contrat de service public 2010-2013 entre GDF et l’Etat, le gazier a eu gain de cause sur sa principale revendication : la fixation des tarifs du gaz se fera désormais sans l’intervention de l’Etat, qui se contentera de formuler, un fois l’an, un cadrage global sur la courbe des prix. Cette sulfureuse décision sera prise par décret, sans passer par la case « parlement ».
Sans tambour ni trompette…
Concrètement, GDF concoctera dans son coin son nouveau barème. Ce sera ensuite à la Commission de Régulation de l’Energie (CRE) de vérifier que les souhaits émis sont conformes à la formule de calcul tarifaire. Ce qui soulève deux problèmes de taille. Et d’une : Si l’équation est aussi précise que la CRE le prétend, les prix devraient être calculés de façon automatique, sans autre discussion. Ce n’est pas le cas. Bizarre. Et de deux : en cas de situation baissière (chute des cours du pétrole par exemple), on imagine mal GDF demander une révision à la baisse de ses tarifs. Curieusement, le régulateur n’aurait alors aucun moyen de pression pour contraindre le géant gazier à revoir ses prétentions à la baisse. Un oubli ?…
En 2008, GDF a réalisé 6,5 milliards d’euros de bénéfices, dont près de 50% ont été reversés en dividendes à ses actionnaires, dont l’Etat. Au vu des dernières délibérations de la CRE, souvent très favorables à GDF, le juteux business n’est pas près de se tarir…
Pour rappel :