Peut-on guérir un malade en cassant le thermomètre ? Oui, semble répondre le gouvernement. Aujourd’hui 25 novembre, les employés de la « statistique publique », dont l’INSEE, ont décidé de manifester leur mécontentement à l’occasion d’une journée « statistique publique en lutte ! ». Objectif : mobiliser l’opinion sur les menaces qui pèsent sur ce service public et son indépendance, notamment.
Certaines statistiques dérangent en haut lieu. Et du côté des statisticiens, on dénonce des pressions de plus en plus fortes pour les empêcher de publier les résultats de leur travail qui pourraient « gêner ». Actuellement, par exemple, une quinzaine de publications du ministère de l’Education Nationale seraient bloquées par le cabinet du Ministre. Et en particulier, celles qui concernent les projections d’effectifs scolaires par lesquelles le Ministre justifie sa politique, et qui restent confidentielles…
La délocalisation qui tue !
Aujourd’hui, l’INSEE et les autres services doivent être délocalisés dans les locaux mosellans anciennement affectés aux militaires. La menace est évidente… selon les propos d’un conseiller de Matignon, rapportés par l’Humanité, le gouvernement sait les dangers de cette délocalisation et s’attend à ce que seuls 10% des agents « délocalisés » suivent leurs services ! De là à dire qu’il existe une volonté de détruire ce secteur, il y a un pas que nous ne franchirons bien évidemment pas ! Bien que…
Un rapport de l’Assemblée Nationale (Louis Giscard d’Estaing) de 2002 estimait entre 55 000 et 88 000 euros le coût d’un poste délocalisé, toute déduction faite par ailleurs, notamment sur les gains réalisés dans l’immobilier. Et les bénéfices d’une telle mesure semblent limités, voire inexistants, en tous les cas non évalués !
Un site Internet a été créé pour l’occasion : http://www.sauvonslastatistiquepublique.org. A voir aussi cette enquête de Bakchich.info…