Rachida Dati jouait donc une « parodie », mercredi, devant les jeunes UMP, faignant l’incompétence. Le tout est maintenant de savoir quand ce petit jeu a commencé… Quand elle annonçait que « l’indépendance de la justice n’est pas un dogme » ? Ou quand elle déclarait sans rire (croyait-on alors) qu’elle n’avait jamais exposé sa vie privée ? Au choix…
« Parodie« . C’est le commentaire de la Garde des Sceaux après son passage – largement commenté – à la tribune des jeunes UMP, mercredi dernier. Les militants présents ne s’en sont pas forcément rendus compte : « Nous avons été étonnés par son peu d’intérêt pour l’Europe et gênés pour elle » commentait l’un deux au journaliste de LCI.fr. Mais ils seront passé à côté de la boutade, comme nous avons pu passer à côté des multiples mouvements d’humour de la ministre. Mea Culpa.
« L’indépendance de la Justice n’est pas un dogme«
Le 7 mars 2009, Rachida Dati affirmait au JDD qu’elle « n’a jamais exposé sa vie privée« . Jamais, ô grand jamais ! Et « ce n’est pas aujourd’hui que je commencerais à le faire » précisait-elle le surlendemain sur Europe 1. On n’avait pas compris, sur le moment, mais il s’agissait d’une parodie. Idem lorsqu’elle déclarait que « l’indépendance [de la justice] n’est pas un dogme, il ne s’agit pas de la proclamer, elle se mérite« . Les magistrats sentirent alors un frisson leur parcourir l’échine. Parodique. Plus de peur que de mal, donc.
Des dizaines d’instruction criminelles annulées ?
Et lorsque l’on découvrit que des dizaines d’instructions criminelles étaient menacées d’annulation en raison d’une erreur de procédure du ministère de la Justice en décembre 2008. Nous prenions peur, mais il n’y avait finalement aucune raison, car il s’agissait d’une parodie. En novembre, Rachida Dati se livrait à quelques gesticulations médiatiques spectaculaires, suite au suicide d’un mineur en prison. Ce qui – fait extraordinaire – déclencha la fureur du CSM. Parodie.
Emprisonnement dès 12 ans
Et lorsqu’elle cita, outrée, pour justifier l’incarcération des mineurs dès 12 ans, le cas d’un citoyen peu ordinaire, « un mineur à l’EPM [Etablissement Pénitentaire pour Mineurs] de Marseille, 190 délits, 52 fois condamné« . Incroyable, mais surtout totalement imaginaire, puisque cette personne n’a jamais existé, révélait le Canard Enchainé quelques jours plus tard. Purement et simplement parodique.
Une fillette de cinq ans devant un tribunal
Ou lorsqu’elle annonçait que seules 6% des prisons était en état de surpopulation, le chiffre officiel étant de 63%. Et lorsqu’elle garde le silence: sur le court-circuitage de la justice par un tribunal arbitraire arbitral dans l’affaire Tapie, ou encore sur les rapports qui tombent les uns après les autres, dénonçant l’état pitoyable de nos prisons… Ou au sujet de cette fillette de 5 ans [vidéo supprimée à la demande de l’auteur], qui se retrouve devant le tribunal de Bobigny… Parodie, aussi ?
A croire que depuis quelques temps, la France n’est plus qu’un grand théatre où se joue une vaste parodie. Ne nous reste donc plus qu’à demander pardon : Pardon.
Quelques vidéos, en vrac.