Outrage ! Un Marseillais se retrouve devant le tribunal pour avoir crié à deux reprises « Sarkozy, je te vois ! » à destination de deux agents (un peu spéciaux) de la police nationale qui pratiquaient un contrôle d’identité un peu trop « viril » à son goût. « Injurieux »… pour les condés !
« Sarkozy, je te vois ! Sarkozy, je te vois !«
Le 27 février 2008, aux alentours de 18h, à la gare Saint-Charles de Marseille, deux policiers procèdent à un contrôle d’identité, de manière un peu trop « virile » au goût d’un enseignant présent sur les lieux. Ce Marseillais de 47 ans se met alors à crier à deux reprises « Sarkozy, je te vois !« . Hilarité générale parmi les témoins de la scène qui se tiennent à proximité. Mais, n’appréciant guère la boutade et s’estimant gênés dans leur travail, les poulets le prennent en grippe (Ah ?). Direction le poulailler. Un procès-verbal est dressé, sur lequel les policiers déclarent que « par la durée et la répartition de ses cris« , le malotru a porté atteinte à la tranquillité publique, contrevenant ainsi à l’article 13-37 du code de la santé publique. Et hop, une affaire résolue de plus dans la besace du commissariat. Toujours ça de pris.
Le nom de « Sarkozy »… une injure !?
Fin de l’affaire… pensait alors le « danger sanitaire ». Mais le mois dernier, plus d’un an après les faits, le bruyant agitateur reçoit une bafouille l’invitant instamment à se présenter devant le juge de proximité pour « tapage injurieux diurne troublant la tranquillité d’autrui« , délit passible d’amende selon l’article R 632-1 du Code pénal. Le motif a donc changé, le risque sanitaire est donc maintenant écarté. Et Marseille respire enfin ! Mais alors… le nom de « Sarkozy » serait-il « injurieux » ? L’audience est prévue le 19 mai. Me Vouland, l’avocat du délinquant présumé, va plaider la nullité de la citation : « Parler plus fort que de raison dans une gare comme Saint-Charles, en pleine heure de pointe, ne peut en aucun cas constituer une contravention« , selon lui. Et le bavard pourrait demander une reconstitution des faits ainsi que la nomination d’un expert pour mesurer, un mardi à 17h50, la différence de décibels qu’aurait pu provoquer l’exclamation de son client. On imagine la scène…
Celui-dont-il-faut-taire-le-nom… Monsieur « plus hautes autorités de la République«
Point d’injure, mais un nom, « Sarkozy », bruyamment lâché en public. Un nouveau délit ? Peut-être bien, et cela expliquerait pourquoi, au Stade de France, lors de la finale de la coupe de France de dimanche dernier, le speaker officiel n’a jamais cité nommément notre président… lui préférant le terme de « plus hautes autorités de la République« … Tout s’explique. Ironie du sort, hier, un rapport de la LDH dressait « le constat amer » de la « dégradation continue des rapports entre les citoyens et leur police« . Dont acte.