Entre 1,5 et 2,6 milliards d’euros. Des mesures ponctuelles et ciblées. Une zeste de social pour l’année 2009, dans le cocktail explosif d’un pays qui réduit tous les jours un peu plus les droits et les aides des foyers les plus en difficulté. Du gribouillage de bas de page. A suivre…
Droit dans ses talonnettes, le tsar cozy a parlé. Etait-ce vraiment utile, en fait ? Car le matin même, toutes les gazettes révélaient le contenu des décisions. Et quelques minutes après le début de la réunion à 16h12 exactement, l’Elysée publiait sur son site Internet la totalité de « l’intervention liminaire » du président devant les partenaires sociaux. Point de négociations, mais des propositions sous forme de monologue, à l’image des relations sociales du pays. Passons sur la forme.
Les mesures ?
234 000 travailleurs précaires, qui se sont retrouvés au chômage sans indemnité, bénéficieront d’une prime de 500 euros. Le chômage partiel sera indemnisé à hauteur de 75 %. Les deux derniers tiers de l’impôt sur le revenu seront offerts aux 4 millions de foyers les plus modestes. Une prime de 150 euros sera versée à trois millions de familles au titre des allocations familiales. Un fonds d’investissement social doté de 800 millions d’euros permettra d’améliorer la formation des chômeurs. Entre 1,5 et 2,6 milliards d’euros, moins que les dividendes que verseront les banques aidées par l’Etat à leurs actionnaires, par exemple.
Et une Rolex pour les chômeurs de plus de 50 ans ?
Résumons. 35 heures, flexibilité, licenciements… le gouvernement vote des lois qui favorisent le chômage – partiel ou pas – et la précarité. Sécu, exonérations de charges aux entreprises, bouclier et niches fiscales en tous genres… les charges pesant sur les foyers les plus modestes grimpent à vue de portefeuille. Réduction des indemnités chômage, suppression des aides aux handicapés, suppression du planning familial… les budgets sociaux fondent comme neige au soleil. Sur le long terme, bien entendu.
Ne boudons pas totalement, ces mesures sont importantes pour un certain nombre. L’indemnisation du chômage partiel et le fonds d’investissement social sont de réelles mesures de fond. Mais par leur caractère ciblé et ponctuel car limitées à l’année 2009 pour la plupart, comme l’a déclaré Raymond Soubie vendredi matin, elles s’apparentent plus à des rustines sociales destinées à calmer l’ardeur des mécontents qu’à une politique profonde. Car surtout, a insisté Nicolas Sarkozy, il faut éviter les mesures à long terme, histoire de ne pas grever les bienfaits des réformes en cours et à venir. Réformes Ô combien importantes qui permettront à notre pays de sortir du moyen âge socialisant.
Hier, le président visionnaire s’est mué en gribouilleur de bas de page. 4,3 millions de téléspectateurs pour cette déclaration. Attention, la prochaine fois les aides seront réservées à ceux qui auront regardé !