Un TGV zappe une gare, la presse déraille...  - Manipulation des médias Médias SNCF TGV
| 19/02/2010

Un TGV zappe une gare, la presse déraille…

Image d’illustration © 704417|Pixabay|CC0 or Pixabay

Vendredi 12 février, un TGV a « oublié » de s’arrêter en gare du Mans. LeFigaro.fr, qui a révélé l’affaire, évoque une « faute grave » de l’agent de conduite. L’info est immédiatement reprise par l’AFP et relayée par l’ensemble de la presse française. Sauf que le conducteur n’a finalement fait que son travail…

C’est un boute-en-train du Figaro, présent à bord au moment des faits, qui a relaté l’histoire. Vendredi 12 février, à midi, un TGV n’a pas marqué l’arrêt prévu à la gare du Mans. La « faute grave » de l’agent de conduite est avérée puisqu’un contrôleur a balancé la « bourde » de son collègue au micro, précise l’article. D’autant que la direction de la SNCF en a remis une couche, un peu plus tard, dans Ouest-France : « Le conducteur du TGV pourrait avoir confondu la feuille de circulation de vendredi avec celle d’un autre jour, où ce TGV ne s’arrête pas au Mans ». Depuis, la SNCF n’a plus communiqué sur le sujet. Et pour cause…

Un Paris-Brest servi sans rillettes…

Quelques jours plus tard, la CGT Cheminots balance un communiqué dénonçant le « lynchage médiatique » du conducteur. Selon le syndicat, l’agent « a tout simplement appliqué les consignes réglementaires et respecté la fiche-train inhérente au TGV en question qui ne prévoit pas d’arrêt ce jour là, en gare du Mans ». En clair, le TGV Paris-Brest du vendredi n’est pas censé s’arrêter au Mans. Et ce, durant tout le mois de février, comme l’indique sa « fiche-train » (les arrêts sont signalés en gras, avec horaires d’arrivée et de départ).

Un train peut en cacher un autre

Le vendredi précédent, le conducteur a détecté l’erreur avant l’heure fatidique. Il a marqué l’arrêt et signalé l’embrouille à sa hiérarchie… qui ne l’a visiblement pas prise en compte à temps. La direction de la SNCF ne confirme pas, officiellement. Mais elle a depuis modifié ses fiches qu’elle distribue désormais de la main à la main aux agents de conduite. Fait exceptionnel qui confirme l’ambigüité de sa position, selon la CGT.

S’il y a « faute grave », elle serait peut-être à rechercher du côté des suppressions de postes, 25 000 en sept ans, affirme le syndicat. Une annonce au micro et le Figaro se précipitera sur l’affaire, sans aucun doute. 

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