Trois tiers : 2,5 milliards pour les salariés de l'Etat-actionnaire ?  - Bénéfices Économie Gouvernement Nicolas Sarkozy
| 25/02/2009

Trois tiers : 2,5 milliards pour les salariés de l'Etat-actionnaire ?

Image d’illustration © 704417|Pixabay|CC0 or Pixabay

« Nouveau » credo de Sarkozy, la règle des trois-tiers : les bénéfices des entreprises équitablement répartis entre actionnaires, investissements et salariés. L’idée remonte en réalité à début 2008. Mais les idées ne faisant pas le monde, l’Etat continue discrètement d’engranger les dividendes : 5,6 milliards d’euros prévus en 2009, plus de cinq fois plus qu’en 2003.

Nicolas Sarkozy n’a-t-il pas déclaré : « Mon objectif, ce serait qu’on obtienne la société des trois tiers : en cas de bénéfices, un tiers pour l’actionnaire, un tiers pour les salariés, un tiers pour l’investissement », le 26 février… 2008 !? Si si, il l’a fait. Il y a donc un an que cette idée trotte dans ses multiples cerveaux remarquablement irrigués mais – semble-t-il – passablement surchargés.

5,6 milliards de dividendes pour l’Etat-actionnaire, quid des trois-tiers ?

Si Nicolas Sarkozy a fait de la « justice sociale » son nouveau cheval de bataille, force est de constater que l’idée ne date pas d’hier… et qu’elle ne se verra certainement pas concrétisée demain. Car l’Etat a touché plus de 5 milliards d’euros de dividendes pour l’année 2007. Selon Les Echos, ce chiffre grimperait à 5,6 milliards au titre de l’année 2008. Quid des trois-tiers ? Evoquez le sujet avec un des 850 000 salariés des 850 entreprises dans lesquelles l’Etat possède une participation : Areva, EDF, la SNCF, La Poste, EADS… il vous glapirait au nez, au mieux.

L’Etat-PDG, un actionnaire qui s’en met plein les poches

Car l’influence de l’Etat actionnaire sur le taux de redistribution est nul, même en cas d’actionnariat majoritaire. Comme l’indique une étude « Lasteyrie & Associés / Le Monde » d’avril 2008, les entreprises gérées par l’Etat distribuent des dividendes de façon comparable à ce qui se pratique dans le secteur privé. Les « Pay-Out ratios » des compagnies gérées par le Big-Boss sont proches de 50%. Ce qui signifie ni plus ni moins que l’Etat pourrait distribuer, au nom de la règle des « trois-tiers », un minimum de 2,5 milliards d’euros à ses salariés, autant que le plan annoncé lors du « sommet social ».

Depuis 2003, l’Etat a multiplié par cinq le montant de ses dividendes ! Mais Sarkozy ne doit pas être au courant…