Une note de Tracfin sur un député aurait été bidonnée pour complaire aux Émirats arabes unis (edit 22h30)  - Carlos Martens Bilongo Émirats arabes unis Ingérence étrangère Tracfin
| 21/10/2025

Une note de Tracfin sur un député aurait été bidonnée pour complaire aux Émirats arabes unis (edit 22h30)

Image d’illustration © Isai Matus|Pexels|Pexels

Alors que l’élu LFI Carlos Martens Bilongo avait critiqué le petit État avant la COP28, la cellule de renseignement financier de Bercy a transmis à la justice une note truffée d’erreurs à son sujet. Deux ans plus tard, le parquet a classé le dossier sans suite.

Edit 22h30 (1h après première publication). Hmmm… ça va pas être simple cette histoire. Un généreux lecteur anonyme dont je tairai le nom m’a offert l’article par un moyen détourné, assez secret, que vous trouverez ici. Et donc j’intercale le résumé de l’article de l’Informé, qui vaut son pesant de cacahuètes.

Mais je vous encourage fortement à cliquer sur ce lien quoi, qu’il arrive, histoire de supporter ce bon média.

L’article est basé sur des documents et des témoignages de personnels de Tracfin (Service de renseignement financier du ministère de l’économie et des balances finances).

  • Début 2023, après un rapport très critique sur la COP28 et le choix d’Al Jaber comme président, le député LFI Carlos Martens Bilongo se met à dos les Émirats.
  • Dans la foulée, Tracfin lance une enquête sur ses finances sans signalement préalable, sur fond de soupçons d’influence émiratie.
  • La note interne aligne les bourdes (confusion impôt revenu/sociétés, franchise mal comprise, compte Revolut présenté comme « un compte bancaire dans un pays de l’Est ») et gonfle des « anomalies » à ~200 000 €. Et zou ! Emballé, c’est pesé… On envoie ça au parquet le 6 avril 2023.
  • Le 11 mai 2023, jour de sortie du livre de Carlos Martens Bilongo, l’info fuite et il se fait démolir médiatiquement pendant plusieurs jours en continu, avant qu’en novembre le patron de la brigade financière reconnaisse que bah… « ça s’est dégonflé ».
  • Au final, il se prend un redressement d’environ 20 000 €, et l’affaire est classée sans suite en janvier 2025 — avec un gros malaise à Tracfin sur de possibles ingérences étrangères.
  • Sur la note qui a tout déclenché, une source de l’Informé déclare au sujet de la confusion impôt revenu/sociétés : « C’est la base de la base ! Tout enquêteur même le plus nul de Tracfin maîtrise la différence ». Un autre (ou pas puisqu’anonyme) : « Tracfin s’est effondré sur le cœur de sa mission ».

Rideau : l’enquête s’est dégonflée, mais le parfum d’ingérence, lui, continue de flotter.

Interview du principal intéressé sur LeMedia TV 👇


Ci-dessous maintenant, le résumé de l’article du Monde.fr, qui constituait le cœur de la première version de cet article 👇

  • Le député LFI Carlos Martens Bilongo dénonce un « scandale d’État » et à « l’ingérence étrangère » après un papier de l’Informé disant que la note de Tracfin le visant serait « truffée d’erreurs ».
  • Il rappelle qu’il avait coécrit en mars 2023 un rapport critique sur la COP28 à Dubaï et affirme qu’une cabale s’est déclenchée contre lui, orchestrée via une fausse note.
  • Une enquête pour fraude fiscale et blanchiment a été ouverte mi-avril 2023 après un signalement Tracfin, puis classée sans suite en janvier 2025.
  • Ce mardi 21 octobre 2025, face à l’Assemblée, la ministre Amélie de Montchalin répond que Tracfin a agi sur une déclaration de soupçon d’une entité française, pas sur demande étrangère, et que l’auteur du signalement reste légalement anonyme.
  • Le gouvernement dit que la procédure a été « comme d’habitude » et que le parquet décide des suites, tandis que l’Informé avance que l’alerte viendrait peut-être d’une autre admin ou des EAU et pointe de grosses bourdes, sur fond de remplacement du patron de Tracfin en février 2024.