L’IFOP, toujours dans les bons coups. Un sondage sur l’antisémitisme, lancé par le ministère, s’est transformé en crise ouverte dans l’enseignement supérieur. Le Snesup-FSU accuse l’enquête d’être illégale, biaisée et de frôler le fichage politique.
Le Snesup-FSU râle contre un sondage du ministère sur l’antisémitisme, qu’il trouve biaisé et pas vraiment clean niveau anonymat. L’enquête, menée par le Cevipof et l’Ifop, demande aux personnels d’un peu tout dévoiler : opinions (religieuses et politiques), vécu, âge, genre, code postal, académie, type de poste. Ne manque plus que les mensurations !
Pour le syndicat, ça ressemble surtout à une cartographie politique déguisée, pas à une vraie étude scientifique. Plusieurs chercheurs et élus parlent d’un fichage politique des agents de l’enseignement supérieur. Le ministère dit qu’il vérifie les conditions de l’enquête, dans un contexte où une nouvelle loi contre l’antisémitisme à l’université vient d’être adoptée.
Emmanuel de Lescure, secrétaire général du Snesup-FSU, estime que l’étude cherche à établir « une sorte de cartographie des opinions politiques dans l’enseignement supérieur et la recherche », ce qui, selon lui, pose la question de sa légalité. Il se dit préoccupé par des questions jugées « biaisées » et doute de la stricte garantie d’anonymat annoncée dans le courrier. Considérant l’ensemble comme une « mascarade scientifique », il en demande le retrait.
Dans les questions gênantes, citons :
Conclusion : « Ce n’est pas un sondage, c’est un recensement ! » — Emmanuel de Lescure, secrétaire général du syndicat Snesup-FSU
Sources : Libé, Mediapart, Snesup-FSU, Stéphane Foucart sur BSky, Sylvain Laurens sur BSky, le questionnaire en entier.