Villiers-Le-Bel : des journalistes du Monde ont pu visualiser une vidéo tournée sur les lieux du drame, quelques minutes après l’accident. Sur les images, la voiture apparait aussi cabossée que sur les photos parues dans la presse. Deux policiers sont présents, ainsi que les pompiers qui essaient de ranimer les victimes.
Or le premier rapport de l’IGPN explique que si le véhicule est aussi défoncé, notamment au niveau du pare-brise, ce n’est pas à cause de la violence du choc, mais à cause de dégradations commises à coup de barres de fer après l’accident.
Sans présager du résultat final de l’enquête, il apparait bizarre que l’IGPN avance une telle hypothèse. Les policiers étaient encore présents sur les lieux au moment où le film a été tourné. Sur les images, le contexte est relativement calme. Les policiers présents n’ont déclaré aucune dégradation pendant cette période. Et pourtant, le pare-brise est déjà étoilé. L’IGPN aurait sorti le résultat de l’enquête sans consulter les policiers présents à ce moment là ? Peu probable.
Certes, la réaction du gouvernement a été bien plus mesurée que deux ans auparavant, à Clichy, où l’on se rappelle du ministre de l’intérieur assurant le plus fermement que les électrocutés étaient des voleurs en fuite, bien que non poursuivis par les policiers. Thèse qui a été très vite contredite, bien que jamais admise par le gouvernement.
Cependant, le fond de l’affaire reste le même. Cette fois-ci, au moins, les responsables en vue ont la décence de citer le rapport de l’IGPN. Et cette fois-ci, le rapport prend des pincettes : « à ce stade, il s’agit d’hypothèses et non de conclusions ». Mais il parait difficilement imaginable que les policiers présents sur les lieux n’aient pas constaté que le pare-brise était déjà étoilé, autant inimaginable que l’IGPN ne les ait pas questionné. Alors pourquoi affirmer des choses qui sont fausses, ou non vérifiées dans le meilleur des cas ? Pourquoi, ainsi, attiser l’hypothèse que les policiers ont quelque chose à cacher ?