Accoyer et l'amnistie fiscale : les ultralibéraux, ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît !  - Assemblée nationale Bernard Accoyer Impôts Patronat Pensées politiques Politique
| 10/10/2008

Accoyer et l'amnistie fiscale : les ultralibéraux, ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît !

Image d’illustration © 704417|Pixabay|CC0 or Pixabay

Bernard Accoyer, président de l’Assemblée Nationale, réfléchit à une amnistie fiscale pour lutter contre la crise. Après l’Espagne qui a laissé filtrer la même information lundi dernier, c’est donc la France qui se berlusconise encore un peu plus. Les lois et la justice, c’est bien ! Mais il ne faudrait pas que ça empêche pas le business de tourner… Mazette !

Lundi 6 octobre, c’était l’Espagne qui laissait filtrer que l’idée d’une incitation fiscale était à l’étude. Objectif avoué : remettre sur le marché bancaire 108 millions de billets de 500 euros, qui restent jusqu’à présent cachés sous les édredons. El Mundo précise que ces billets sont en majorité utilisés dans des transactions immobilières peu avouables ou d’autres opérations opaques, en clair… de l’argent sale. Les détracteurs font valoir qu’il s’agirait, dans la pratique, d’une amnistie fiscale.

Les ultralibéraux, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît !

Vendredi 10 octobre, dans Les Echos, c’est donc le président de l’Assemblée Nationale, Bernard Accoyer, qui lance son ballon d’essai. Puisque Berlusconi l’a déjà fait et que l’Espagne y pense… « Pourquoi ne pas réfléchir aussi à une amnistie fiscale pour nos compatriotes qui accepteraient de rapatrier leurs capitaux, sous condition bien sûr de souscrire à cet emprunt d’Etat ? (…) Je pense à nos compatriotes, pas aux dirigeants qui ont pu être défaillants » a-t-il déclaré. L’idée a le mérite d’exister…

Quant aux « défaillants », ces méchants patrons qui ont vendu des subprimes à la tonne ou qui ont investi dans des marchés ultra-risqués, ils n’auront rien ! Promis… Ils n’ont pourtant fait que leur métier de banquier avide de bling-bling, que les Etats ont joyeusement laissé faire, voire encouragé ? Qu’à cela ne tienne, il faut des responsables ! Mais reconnaissons la largesse d’esprit de Bernard Accoyer. Des délinquants, puisque c’est le terme, se sont exilés pour échapper à leurs devoirs de citoyens. Loin des peines planchers si chères à notre gouvernement, c’est le pardon qui sera cette fois accordé, avec un petite prime puisqu’ils pourront participer au grand emprunt d’État qu’il propose, dans la même interview. Une vision particulière de la justice sociale, puisque la justification de notre homme est que l’argent frais qui reviendra ainsi en France servira à remettre l’hexagone à flots… des bienfaiteurs, en fait !

Une autre idée… pourquoi ne pas amnistier l’UIMM et Gautier-Sauvagnac, les dealers et les voleurs de supermarché… s’ils s’engagent à participer à l’emprunt d’Etat géant ? Pour le bien de la communauté…

Le monde ne sera plus jamais comme avant, comme le disent nos experts, dont Le-Meilleur-D-Entre-Eux. On savait que nos patrons étaient spontanément devenus les plus « éthiques » du monde, en l’espace de quelques heures, voilà donc que nos exilés fiscaux deviennent les plus altruistes. Comme quoi la crise a du bon !