Début septembre, un incident à la centrale du Tricastin laissait deux assemblages combustibles accrochés à la cuve d’un réacteur nucléaire. Une intervention prévue initialement le lundi 6 octobre a finalement été repoussée. Mais un grand secret entoure cette opération, ce qui provoque la « colère » du réseau « Sortir du nucléaire ».
Depuis le 8 septembre, suite à l’ouverture de la cuve d’un réacteur de la centrale, deux barres de combustible nucléaire sont accrochées sous le couvercle de cette cuve et restent depuis suspendues au dessus des 155 autres barres du coeur du réacteur. Et malgré les appels maintes fois répétés de l’Autorité de Sureté Nucléaire (ASN) et des pouvoirs publics en faveur d’une plus grande transparence concernant ce type d’incidents, EDF a fait savoir, après coup, qu’une opération initialement prévue le 6 octobre avait finalement été repoussée. « Pour ne prendre aucun risque » a déclaré l’exploitant qui a découvert lors de l’installation du système que la « poutre » devant maintenir les deux tubes n’avait pas les bonnes dimensions.
Le réseau « Sortir du Nucléaire » demande la publication de la nouvelle date d’intervention, pour que les riverains puissent « décider de rester ou non à proximité de la centrale nucléaire lors de la tentative d’intervention d’EDF« . Car les risques ne sont pas nuls… même s’ils restent officiellement limités.
Dans une note d’information du 2 octobre, l’ASN souffle le chaud et le froid : « Dans la situation actuelle, une éventuelle chute des deux assemblages pourrait avoir deux conséquences : un risque de criticité, à savoir le déclenchement d’une réaction en chaîne incontrôlée, et un risque de relâchement à l’intérieur et à l’extérieur de la centrale de produits de fission gazeux« , chaud devant ! Mais elle tente de rassurer dans la foulée : « L’ASN considère qu’il n’y a pas de risque de criticité. Les barres de contrôle de la réaction en chaîne sont en effet complètement insérées dans le cœur du réacteur et l’eau de refroidissement contient une forte concentration en bore, absorbant de neutron, qui étouffe la réaction en chaîne« . Au final, c’est tiède…
Voir la note d’information de l’ASN et le communiqué du Réseau « Sortir du Nucléaire »