La suppression d'un gène est compensée par d'autres mutations  - ADN Cancer Génétique Organismes génétiquement modifiés Recherche scientifique Science Sciences
| 18/11/2013

La suppression d'un gène est compensée par d'autres mutations

Image d’illustration © 704417|Pixabay|CC0 or Pixabay

Une équipe de chercheurs vient de montrer que la suppression d’un seul gène dans des cellules de levure crée une pression génétique sur l’ensemble du génome de l’organisme, aboutissant finalement à une ou plusieurs mutations secondaires en d’autres endroits, pour « compenser le manque ».

Les conclusions de cette étude, menée par des chercheurs de l’université Johns-Hopkins, à Baltimore dans le Maryland, aux Etats-Unis, seront publiées le 21 novembre dans la revue Molecular Cell, apportant de nouvelles preuves que le génome est une machine extrêmement complexe. Et non pas un simple programme, comme on a trop souvent tendance à le croire. En clair, l’organisme remédie à l’absence du gène en s’adaptant et en modifiant un ou plusieurs gènes en d’autres endroits.

Le découverte de « jumelages entre le gène d’origine, supprimé, et le gène muté par la suite, nous a donné une liste des interactions génétiques possibles qui était en grande partie inconnue auparavant » affirme J. Marie Hardwick, Ph.D, responsable de l’étude. D’où cette question : l’effet généré par la suppression d’un gène est-il lié à cette suppression initiale, ou à la mutation induite ? Une question à laquelle ils apportent un début de réponse : « le [dysfonctionnement] des cellules altérées est généralement due à des mutations secondaires, pas à la suppression génique initiale, et beaucoup de ces mutations secondaires ont eu lieu dans des gènes qui sont connus pour causer le cancer chez les humains« .

La découverte, probablement applicable à la génétique humaine, pourrait avoir des conséquences importantes en cancérologie et dans d’autres domaines, affirment les scientifiques. « Nous avions pensé le cancer comme conséquence d’une mutation initiale dans un gène suppresseur de tumeur, suivie de mutations supplémentaires qui aident le cancer à prospérer » affirme Hardwick. Mais il se pourrait bien que les choses ne soient pas aussi simples et que les mutations observées soient en fait des conséquences d’autres modifications génétiques préalables.