Le Grenelle de l'environnement part en vrille... promesses non tenues et retournement de veste  - Action environnementale Environnement Lutte environnementale Nicolas Sarkozy OGM Politique
| 07/12/2007

Le Grenelle de l'environnement part en vrille… promesses non tenues et retournement de veste

Image d’illustration © 704417|Pixabay|CC0 or Pixabay

Le Grenelle de l’environnement, c’était beau, grand, prometteur. Rien que le mot « Grenelle » ! Pensez… une touche de folie sortie tout droit de mai 68. Le Grenelle s’est terminé en apothéose, à grand renfort d’Al Gore, justifiant à lui seul le tapage soigneusement organisé.

Et puis… et puis quoi ? Et puis quand le tapage s’est éloigné, les petites voix ont commencé à se faire entendre. Et puis le gouvernement, ou ce qu’il en reste, a commencé à faire des choix sur des questions d’écologie.

Clause de sauvegarde pour les OGML’annonce avait fait du bruit. Juppé d’abord, puis Jean-Louis Borloo, bien obligé de suivre, avaient annoncé que la France allait suivre l’exemple de la Hongrie, de l’Autriche, de l’Italie, de la Grèce, de la Suisse, de la Pologne, et de l’Allemagne, et interdire la culture du maïs OGM MON810 dont les risques sanitaires et environnementaux pourraient s’avérer importants. « Clause de sauvegarde » avait-il annoncé solennellement devant l’Assemblée Nationale. Le président aussi s’était fermement engagé. Hier, un décret émanant du ministère de l’Agriculture est paru au journal officiel. Il interdit « la cession à l’utilisateur final et l’utilisation des semences » du MON810… jusqu’au 9 février 2008. Le maïs se semant au printemps, autant dire que ce décret ne sert à rien.

Autre décret d’hier, la création d’un « comité de préfiguration d’une haute autorité sur les OGM chargé d’une mission temporaire de réflexion sur les missions, la composition et le fonctionnement de la haute autorité sur les OGM ». En clair, un comité qui va réfléchir à la création d’un autre comité, qui, lui, aura des pouvoirs. Tout le monde attendait la haute et indépendante autorité, tout le monde s’était mis d’accord selon les termes du Grenelle, il faudra attendre.

Emission de gaz à effet de serre

Les dernières décisions du gouvernement : François Fillon a confirmé hier le projet d’autoroute A 45 Lyon-Saint Etienne. Dominique Bussereau, secrétaire d’Etat aux transports, a également autorisé l’autoroute Langevin Pau. Les autres projets en cours ? Contournements urbains et projets d’extensions d’artères bouchonnées… Arles, Bordeaux, Strasbourg, Caen, Gap, Chambéry, Dijon, Grenoble, Lanagevin… projets confirmés.

L’Eco-pastille automobile

Le système ne traduit que partiellement les conclusions du Grenelle, qui insistaient sur la notion d’annualisation de cette taxe.

Projet de loi OGM

Le ministère de l’environnement a transmis au Conseil d’Etat son projet de loi sur les OGM, et là… tout fout le camp. L’Etat s’était engagé à une  » loi qui repose sur les principes suivants : liberté de choix de produire et de consommer sans OGM ». Or, le seuil de 0.9% interdit de fait la production étiquetable « sans-OGM ». Les victimes de contamination devront elles-mêmes prouver leur préjudice. De plus, ce projet de loi semble purement et simplement, selon les associations, ne pas prévoir les cas de contamination accidentelle. Dans le cas d’une perte de label dû à une contamination, rien n’est prévu… autant dire que les agriculteurs perdront tout sans compensation, à moins d’engager des procédures sans fin…

Et finalement, on apprenait hier, par rue89.com, que Borloo essayait désespérément de minimiser les conclusions du rapport de Patrick Lozès sur les pollutions aux pesticides en Martinique…

Résultat : l’Alliance pour la planète « suspend sa participation au Grenelle tant que le dialogue n’est pas rétabli », arguant du fait que l’Etat s’autorise aujourd’hui tout ce qu’il veut, même en contradiction avec les conclusions du Grenelle.