Les mots ont un sensL'humoriste Djamil le Shlag accusé de racisme par un ciottiste soutenu par le RN
Après la lettre-plainte du ministre de l’Intérieur contre Pierre-Emmanuel Barré, c’est au tour de Djamil le Shlag d’être inquiété par la justice. Pour cause de racisme ! Les goûts et les couleurs…
Alexandre Allegret-Pilot, vous connaissez ? Un député siégeant au sein du groupe d’Éric Ciotti, et élu avec le soutien du RN. En décembre dernier, il avait publié une « carte mondiale du QI » aux relents quelque peu racistes. Son compte X a été suspendu le 4 juillet 2024, après la résurgence de publications dans lesquelles il qualifie la parité femmes-hommes de « régression » et l’inscription de l’IVG dans la Constitution de « mascarade », et tient des propos xénophobes. En commentaire d’un tweet de l’écologiste Sandrine Rousseau, il écrit : « La peine de mort, allez ! ». Liste non exhaustive (lire aussi sur Blast).
« Les hommes politiques et les couches doivent être changées souvent… et pour les mêmes raisons » — G.-B. Shaw
Lors d’une émission tout en humour et en second degré du début à la fin, chez les amis de Paroles d’Honneur, Djamil s’est amusé, comme il le fait régulièrement pour narguer volontairement les racistes :
— Djamil : Quand je fais cette émission, mon objectif, c’est donner la place à des Arabes et des Noirs. D’ailleurs, il n’y a que des Arabes et des Noirs, tu vois, il y a une Blanche… mais… pour le quota.
[Rires]
— Wissam : En plus une femme, donc c’est… [la suite n’est pas audible mais mimée humoristiquement : la totale, tout-en-un]
[Rires]
— Samir : Tu sais qu’il y en a qui vont saigner du nez, là ?
Paroles d’Horreur
Eh beh oui… il y en a un qui a saigné du nez, notre ciottiste pro-RN Alexandre Allegret-Pilot, qui s’est fendu d’un signalement au titre de l’article 40.
Ces propos, tenus publiquement dans le cadre d’une entrevue sur le média militant « Paroles d’honneur », amènent à s’interroger sur une possible discrimination fondée sur l’origine ou la couleur de peau et risqueraient d’être interprétés comme une provocation à la discrimination dans l’accès à l’emploi ou dans le traitement professionnel des personnes visées.
Ces faits, s’ils sont avérés, me paraissent ainsi susceptibles de recevoir la qualification de :
1. Discrimination à l’embauche, et provocation à la discrimination à l’embauche au sens des articles 225‑1 et 225‑2 du Code pénal.
2. Provocation publique à la discrimination raciale, au sens de l’article 24 alinéa 6 de la loi du 29 juillet 1881.
Et dans son tweet, le député alpague aussi « Djamil les Schlag » (deux fautes en trois mots) :
Le racisme – en plein essor sous l’influence du communautarisme et du tribalisme – n’a pas sa place dans notre pays.
Si le terme n’est pas prononcé, on parle bien ici de racisme anti-blanc. De l’humour noir ? Coluche, reviens, ils sont devenus fous !
Voici la vidéo dans son intégralité, parce qu’elle le vaut bien !