Le ministère de l’Agriculture a méchamment pesé sur le volet « pesticides » d’un rapport du HCSP pour minorer les risques sanitaires et majorer l’effort des politiques publiques. Pour rappel, cette institution est dirigée depuis le 5 mars 2025 par Clément Beaune, macroniste pur jus.
C’est Le Monde qui nous informe. Et Générations Futures qui se rebelle ! Et il y a vraiment de quoi.
L’histoire
Le Haut-Commissariat à la Stratégie et au Plan (HCSP) a publié le 29 octobre 2025 un rapport intitulé « Les politiques publiques de santé environnementale ». Objectif : éclairer l’action publique sur ses politiques environnementales, dont les pesticides agricoles.
Mais tout ne s’est pas passé comme prévu. Quatre membres du Conseil scientifique signalent, en annexe du rapport (page 121), des biais massifs. Et d’une, le travail demandé était d’une « ambition démesurée au regard du travail demandé » et le délai très court (10 mois). Ça partait mal. Et ensuite… le rapport leur a été rendu modifié de façon très… bizarre, sans possibilité réelle de correction ni de contestation. « Je n’ai jamais vu un tel fonctionnement », déclare une source du Monde. Les cinq rédactrices du rapport auraient subi pressions et menaces.
« Chiffres sortis du chapeau«
Références douteuses
La leucémie infantile, quel intérêt ?
Ce ne sont que quelques exemples parmi d’autres (beaucoup sont très techniques). Plus globalement, les scientifiques critiquent :
Le ministère de l’Agriculture accusé
« La ministre de l’Agriculture Annie Genevard semble avoir un problème avec la science et son indépendance« , râle Générations Futures. Effectivement, en juillet dernier, déjà, elle signait un décret qui lui permet désormais d’établir par arrêté une liste d’usages de pesticides dits « prioritaires », qui doit être pris en compte par l’ANSES. La suite à suivre.
« Pressions scandaleuses » selon Générations Futures
Dans notre affaire, le ministère d’Annie Genevard est de nouveau mis en cause. Selon Le Monde, « une part des ajouts imposés aux auteurs du rapport ont été demandés par le cabinet de la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard », dont les éléments sur la PAC. Lequel ministère a vigoureusement démenti ces allégations, avant… hmm… finalement.. de déclarer… hmm… vendredi… n’avoir « pas bien saisi la demande du journaliste du Monde ». C’est ballot.
Ils auront sûrement réalisé que le quotidien du soir avait consulté des échanges entre des conseillers du ministère et des cadres du Haut-commissariat « jugeant tel passage pas opportun, demandant la suppression de tel encadré, des ajouts dans telle recommandation ».
Et tant pis pour nos cancers… et ceux de nos Générations Futures…