Plan de rigueur !? Trop vulgaire, et pas assez sexy, la rigueur… Vive la réforme ! Pourtant, la liste des mesures prises récemment nous montre bien qu’elles vont toutes dans le même sens… De haut en bas.
Le RSA sera « calibré en fonction des disponibilités financières qui sont les nôtres », a annoncé Sarkozy. Donc plus tard, voire jamais. Les chômeurs qui retrouvent du travail tout en y perdant de l’argent en seront pour leurs frais. Martin Hirsch qualifiait le RSA de « bouclier social pour les pauvres ». Ils n’ont qu’à devenir riches, ils bénéficieront du bouclier fiscal !
L’Etat cessera de prendre en charge les « tarifs sociaux » de la SNCF comme la carte Familles nombreuses ou les tarifs étudiants. La charge de ces tarifs préférentiels reviendra à la SNCF sous forme d’offre commerciale. Autant dire qu’elle est appelée à disparaître, et vite.
La baisse des impôts, promesse électorale, est annulée.
Le dispositif des heures supplémentaires détaxées coûtera plus cher à l’Etat qu’il ne rapportera en pouvoir d’achat, selon une étude réalisée à la demande du président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale
Un nouveau plan de déremboursement des médicaments est prévu, discrètement, par Eric Woerth. En plus des franchises et autres charges supportées par les malades. Il faut bien payer pour les exonérations des entreprises (paquet fiscal + monétisation des RTT) !
La législation permettra de rayer plus facilement les chômeurs des ASSEDIC.
Plan banlieue presque annulé, suppression de l’exonération de la redevance télé pour les retraités pauvres, fonction publique mise au régime sec, la date de départ en retraite sera retardée pour tous, baisse du minimum vieillesse, etc.
Et en parallèle de ça, on apprend que le moral des français est au plus bas, qu’un français sur sept renonce à se soigner par manque d’argent, que le prix du gaz vont augmenter, quel le prix du pétrole aussi, que les denrées alimentaires de première nécessité aussi, que la pauvreté gagne encore du terrain en France. Mais le plus important n’est-il pas que les entreprises du CAC 40 fassent des records de bénéfices, soit 100 milliards d’euros en 2007 ? Ou la dépénalisation du droit des affaires ? Ou que les sociétés victimes de grèves se dédommagent sur la caisse noire de l’UIMM ?
Mais l’important… finalement c’est quoi ? C’est peut être ça le problème finalement… Un peuple heureux ou un budget équilibré ? Le bien-être ne se mesure pas en termes de croissance, et c’est bien dommage, ça faciliterait les choses.
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