Début mars, Monsanto a pour la première fois reconnu que son coton Bt génétiquement modifié n’était pas efficace, les insectes ayant développé des résistances. Pire, de nouveaux ravageurs jusqu’ici inconnus en Inde ont fait leur apparition. Qui sème le vent…
Les résistances développées par les ravageurs obligent en outre les agriculteurs à multiplier les épandages d’insecticides (comme aux Etats-Unis d’ailleurs), jusqu’à 13 fois plus qu’auparavant dans certaines régions, selon Vandana Shiva, une physicienne devenue militante de la défense de l’environnement. Et autant de frais supplémentaires : +30% en moyenne entre 2007 et 2009. Plus de 200.000 paysans indiens se sont suicidés au cours de la dernière décennie, selon les statistiques du gouvernement. Un fléau souvent attribué à l’endettement des agriculteurs ayant opté pour la biotech (voir la vidéo).
Monsanto a réponse à tout
Du côté de Monsanto, on reste serein : « la résistance est naturelle et attendue » a déclaré – sans rire – la multinationale dans un communiqué. Curieux, jusqu’à présent, elle se refusait à évoquer cette possibilité. Et puis finalement, les paysans indiens ne récoltent-ils pas les fruits de leur incompétence ? Puisqu’ils ne respectent pas les « zones refuges » et qu’ils ont utilisé de façon « trop précoce des graines de coton Bt non approuvées », affirme la firme. Mais rassurez-vous, il n’y a pas de raison de paniquer pour autant, car Monsanto a trouvé la parade absolue : une nouvelle variété de coton OGM débarque ! De seconde génération, cette fois, c’est du solide : elle allie deux types d’insecticides. Ouf ! On est sauvé ! Et les charançons n’ont qu’à bien se tenir…
Comme un maçon qui construit sa maison sans toit, en se disant qu’il ne pleuvra pas… Mazette ! Il a plu et il faut tout reconstruire ! Mais cette fois-ci, c’est sûr, il ne pleuvra plus…