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| 24/09/2008

Crise financière : Quand Sarkozy fait du Chirac

Image d’illustration © 704417|Pixabay|CC0 or Pixabay

Des déclarations transcendantes, des affirmations lumineuses, des mises en garde péremptoires… qui ne servent à rien. « Moraliser le capitalisme », « sanctionner les responsables », agir urgemment contre le terrorisme, la crise alimentaire, le réchauffement climatique… « La maison brûle et nous regardons ailleurs » disait en son temps Jacques Chirac.

Sur la crise financière Nicolas Sarkozy a été ferme et sans concession. « Que ceux qui sont responsables soient sanctionnés (…) les modes de rémunération ne doivent plus pousser les acteurs à prendre des risques déraisonnables » a-t-il déclaré. Mais ces déclarations d’intention ont débouché sur une seule proposition concrète : « la France pourrait montrer l’exemple en supprimant les parachutes dorés« . Etonnant… car les parachutes dorés sont théoriquement supprimés depuis la loi TEPA, qui interdit « les éléments de rémunération, indemnités et avantages dont le bénéfice n’est pas subordonné au respect de conditions liées aux performances du bénéficiaire« . La preuve par deux : Patricia Russo et Serge Tchuruk qui ont touché récemment plus de 10 millions d’euros après avoir coulé Alcatel-Lucent.

Les grands patrons mondiaux doivent frissonner…Et la loi à venir sur la dépénalisation du droit des affaires doit les terrifier ! Demander à ce que les autres fassent ce qu’il ne fait chez lui… du Chirac dans le texte.

Nicolas Sarkozy a aussi demandé, en fronçant les sourcils, qu’un « sommet mondial contre la crise financière » soit organisé avant la fin de l’année, en novembre si possible. Il ne sait pas encore très bien quels pays y convier, peut-être un G8 élargi, mais la date est à peu près fixée. Impressionnant ! D’autant plus que la dernière réunion du G8 a eu lieu il y a deux mois, et qu’un des sujets maîtres en était… la crise financière. Sacrément efficace !

Pour le reste, quelques déclarations prosaïques confirmant qu’il faut lutter contre le terrorisme, la famine mondiale et le réchauffement climatique. Dans l’urgence, forcément, parce que nous ne pouvons plus attendre ! Nicolas Sarkozy fait du Chirac dans le texte : des mots bien enrobés qui marquent, mais qui ne servent à rien d’autre qu’à flatter l’oreille. Rappelons-nous le discours historique de Johannesburg de 2002 qui devait révolutionner le monde, « la maison brûle et nous regardons ailleurs« , discours à portée profondément écolo écrit par Nicolas Hulot… qui en est aujourd’hui, six ans après, à exhorter la maîtresse de « siffler la fin de la récré ».