Le "high frequency trading" fait trembler la planète Finance  - Banques Bourse Économie Finance High frequency trading Traders
| 05/02/2010

Le "high frequency trading" fait trembler la planète Finance

Image d’illustration © 704417|Pixabay|CC0 or Pixabay

Le « high frequency trading » est un système génial. Incroyablement spéculatif, mais ô combien humaniste. Au service de l’homme… d’affaires. Une montagne d’ordinateurs ultra-puissants passent des millions d’ordres toutes les secondes, sans intervention humaine. Sauf en cas de bug…

Le « high frequency trading » est un système dans lequel des ordinateurs ultra-puissants décident d’acheter et de vendre des produits financiers, à partir d’informations reçues électroniquement. Avantage : les ordres sont passés en quelques millisecondes, pendant que les traders désoeuvrés s’amusent à enfumer les mouches (ou autres activités ludiques). Inconvénient : l’être humain est exclu du processus, autant au niveau de la décision que de la surveillance. Un détail. Actuellement, 60% des transactions réalisées sur les marchés d’actions sont conduites de cette manière. Des milliers de milliards de dollars, tous les jours. Un modèle de capitalisme optimisé…

Un pilote automatique sans surveillance

Mais certains rabat-joies commencent à douter du système. Récemment, NYSE Euronext, le gérant des bourses US et européennes, a condamné la banque Credit Suisse à une amende de 150 000 $ pour quelques centaines de milliers d’ordres erronés passés en 2007. L’opérateur s’était en effet retrouvé bombardé de montagnes de fausses commandes générées par un programme défaillant, ce qui a eu pour effet de ralentir les systèmes boursiers mondiaux. CME Group, institution financière basée à Chicago, est l’objet d’une enquête pour des faits similaires et l’an dernier, la Bourse de Londres a aussi subi une panne de trois heures après l’effondrement de son système de négociation, sous le poids d’un énorme volume de commandes. R2D2 avait encore bogué…

Vers un Madoff 2.0 ?

Frederic Ponzo, associé du cabinet de Conseil GreySpark Partners, a déclaré : « Il est totalement possible qu’un algo entrant dans une boucle infinie envoie des ordres à un rythme tel que le système ne puisse faire face« . Des dizaines de millions d’ordres erronés envoyés chaque seconde, de quoi flinguer les opérateurs boursiers en quelques instants. Tout cela en dehors de toute supervision, comme vient de s’en apercevoir la SEC, le gendarme de la bourse US.

On n’arrête pas le progrès… mais on peut le faire boguer.