Vendredi 12 février, un TGV a « oublié » de s’arrêter en gare du Mans. LeFigaro.fr, qui a révélé l’affaire, évoque une « faute grave » de l’agent de conduite. L’info est immédiatement reprise par l’AFP et relayée par l’ensemble de la presse française. Sauf que le conducteur n’a finalement fait que son travail…
C’est un boute-en-train du Figaro, présent à bord au moment des faits, qui a relaté l’histoire. Vendredi 12 février, à midi, un TGV n’a pas marqué l’arrêt prévu à la gare du Mans. La « faute grave » de l’agent de conduite est avérée puisqu’un contrôleur a balancé la « bourde » de son collègue au micro, précise l’article. D’autant que la direction de la SNCF en a remis une couche, un peu plus tard, dans Ouest-France : « Le conducteur du TGV pourrait avoir confondu la feuille de circulation de vendredi avec celle d’un autre jour, où ce TGV ne s’arrête pas au Mans« . Depuis, la SNCF n’a plus communiqué sur le sujet. Et pour cause…
Un Paris-Brest servi sans rillettes…
Quelques jours plus tard, la CGT Cheminots balance un communiqué dénonçant le « lynchage médiatique » du conducteur. Selon le syndicat, l’agent « a tout simplement appliqué les consignes réglementaires et respecté la fiche-train inhérente au TGV en question qui ne prévoit pas d’arrêt ce jour là, en gare du Mans« . En clair, le TGV Paris-Brest du vendredi n’est pas censé s’arrêter au Mans. Et ce, durant tout le mois de février, comme l’indique sa « fiche-train » (les arrêts sont signalés en gras, avec horaires d’arrivée et de départ).
Un train peut en cacher un autre
Le vendredi précédent, le conducteur a détecté l’erreur avant l’heure fatidique. Il a marqué l’arrêt et signalé l’embrouille à sa hiérarchie… qui ne l’a visiblement pas prise en compte à temps. La direction de la SNCF ne confirme pas, officiellement. Mais elle a depuis modifié ses fiches qu’elle distribue désormais de la main à la main aux agents de conduite. Fait exceptionnel qui confirme l’ambigüité de sa position, selon la CGT.
S’il y a « faute grave », elle serait peut-être à rechercher du côté des suppressions de postes, 25 000 en sept ans, affirme le syndicat. Une annonce au micro et le Figaro se précipitera sur l’affaire, sans aucun doute.